Les établissements scolaires de Côte d’Ivoire connaissent une transformation grâce au projet Initiative Femmes et Communautés Cacaoyères (IFCC). Ce volet du projet, mené en partenariat par SOCODEVI et la Fondation Paul Gérin-Lajoie, avec le soutien de la Direction de l’Égalité et de l’Équité du Genre (DEEG) du Ministère de l’Éducation Nationale et de l’Alphabétisation (MENA), place l’éducation des jeunes filles au cœur de ses priorités. Dans de nombreuses régions, ces dernières font encore face à des obstacles importants, tels que les stéréotypes de genre, l’insécurité et les violences basées sur le genre. Pour répondre à ces défis, le projet IFCC met en œuvre des initiatives novatrices visant à transformer les écoles en lieux sûrs, inclusifs et respectueux de leurs droits, permettant ainsi à chaque jeune fille de s’épanouir et de contribuer à une société plus juste et égalitaire.
Une éducation qui épanouit
Pour le consortium de SOCODEVI de la Fondation Paul Gérin-Lajoie, l’accès à l’école est un premier pas essentiel, mais il est tout aussi crucial de créer un environnement qui soutient l’épanouissement personnel des jeunes filles et le développement de compétences favorisant leur autonomie. Dans cette optique, des écoles sécurisées et des initiatives sensibles au genre leur permettent de construire leur confiance en elles et d’acquérir des compétences utiles pour leur avenir. Ces efforts contribuent également à leur bien-être physique et mental en réduisant les risques de violences en milieu scolaire.
Dans un pays où une étude, réalisée en 2027 par l’UNICEF, a révélé que des politiques de protection comme les codes de conduite ne sont pas toujours appliquées, le projet IFCC vise à former le personnel éducatif pour une prise en charge efficace des dispositifs existants de protection des jeunes filles.
Un diagnostic personnalisé pour renforcer la sécurité dans 26 écoles
Dans le cadre du projet IFCC, un diagnostic institutionnel a été réalisé dans 26 écoles primaires et collèges pour évaluer l’application des procédures de protection et de sécurité.
Six agents de la DEEG et cinq membres de l’équipe du projet ont été mobilisés, du 7 au 12 novembre 2024, pour mener des groupes de discussion et des entrevues. Ces analyses permettront de définir les besoins spécifiques de chaque établissement et d’adapter des stratégies de formation en fonction des lacunes identifiées, ainsi que d’identifier la présence et l’absence d’espaces sûrs et d’implanter le renforcement nécessaire des codes de conduites ou procédures.
« Donner accès à l’éducation, c’est ouvrir une porte. Créer un environnement sûr et inclusif dans les établissements scolaires, c’est offrir un chemin vers l’autonomie, la réalisation de son plein potentiel et un épanouissement personnel. Chaque jeune fille a le droit de se sentir protégée et valorisée à l’école pour construire un avenir plus équitable. Au travers des diagnostics institutionnels, l’équipe IFCC et la DEEG du MENA appuient les écoles à mettre en place cet environnement sûr et inclusif », soutient Christine Simmonet, chargée de projets internationaux à la Fondation Paul Gérin-Lajoie.
Des initiatives pour transformer l’environnement scolaire
Les diagnostics réalisés serviront de base à l’élaboration de plans d’action spécifiques pour chaque école, visant à instaurer des environnements qui favorisent un environnement sûr et protecteur en faveur du maintien des jeunes filles à l’école. Cela inclut, par exemple, le renforcement des mécanismes de protection ou la création de clubs de jeunes filles et d’espaces sûrs, des lieux qui encouragent la prise de parole, l’écoute et le partage d’expérience, l’expression artistique et la sensibilisation aux droits des filles ainsi qu’à la lutte contre les violences basées sur le genre.
Comme le souligne Alexandre Robitaille-Lachance, directeur pays de SOCODEVI en Côte d’Ivoire : « Ces actions visent à garantir des espaces où chaque jeune fille peut s’épanouir, apprendre en toute sécurité et se sentir soutenue par son environnement. Transformer l’école en un lieu inclusif et protecteur est une priorité essentielle pour notre projet. »
Parallèlement, des initiatives de masculinités positives seront mises en place par le projet pour sensibiliser les enseignants-es à l’égalité de genre et les encourager à jouer un rôle d’alliés-ées dans la lutte contre les violences faites aux jeunes filles. Grâce aux diagnostics institutionnels, le consortium, en partenariat avec la DEEG, déploiera des actions ciblées pour répondre efficacement aux besoins de chaque école, garantissant ainsi des actions pertinentes et efficaces.
Vers un modèle national de protection scolaire
Au-delà de ces 26 établissements, l’ambition est de faire de ce diagnostic institutionnel un modèle généralisable au niveau national. Cet outil pourrait offrir aux autorités une vision claire et documentée des besoins en matière de protection scolaire, avec l’objectif d’assurer un environnement respectueux, équitable et sûr pour chaque jeune fille en Côte d’Ivoire.
Avec le projet IFCC, le consortium s’engage ainsi pour une éducation qui, en plus de transmettre des savoirs, valorise et protège les jeunes filles et contribue à bâtir une société inclusive et respectueuse de tous et toutes.